Hommage à Atlanta
ATLANTA FAURE est née à Genève le 26 janvier 1986.
Résidente de Perly (Genève) toute sa vie, elle s’est forgée une âme de citoyenne du monde au gré de voyages variés, d’abord en famille, puis de manière indépendante les dernières années de sa vie.
En 1993-94, déjà en avance d’une année scolaire, elle effectue un voyage en Amérique latine avec ses parents et sa petite sœur.
En 1996-97, elle suit ses parents une année à Toronto, Canada, devenant ainsi bilingue français-anglais et rédigeant dès lors la majorité de ses écritures personnelles en anglais, langue qu’elle jugeait plus complète que le français pour décrire ses pensées.
/……/Sometimes I think there is something or someone for each one of us, but we have to look for it.
(Ecrits d’Atlanta, mai 1997, Toronto)
I changed. I’m not girlie anymore. I think distinctly. How come I’m like that? Is there someone that controls me? Will I be here again? What’s next? Questions, Questions, Qu-es-ti-ons! There are so many? Maybe I can answer with imagination (Key word!)
(Ecrits d’Atlanta, juillet 1997, Ontario)
Immersion en 2000 de quelques semaines dans une école de Buenos-Aires, Argentine, pays avec lequel elle tissera des attaches profondes, y organisant ses premiers grands voyages indépendants, en 2004 et 2005.
/……/Man, sometimes I just feel so out-of-place… And thinking (again) I’m completely crazy… going to school a whole month during my vacations ? I think I‘ll get a little medical help./……/
(Ecrits d’Atlanta, juin 2000, Buenos-Aires)
/……/I don’t know why I like it here so much. Just I feel at ease here. I know the language, I know their ways and I like them. They have something I feel missing in me sometimes and in the people around me. They’ve some kind of easygoing, enjoyable way of living. Of course I know it’s not only that and that it’s not easy, but they look at it differently.
(Ecrits d’Atlanta, février 2005, Buenos-Aires)
I have no idea what I want to be.
Like everybody I want happiness and love.
And I am happy, really.
My family means so much and I feel lucky,
although like parents say, I always want more.
But I’m trying to stop !
But is that really bad?
Ambition will get me somewhere?
I want to never forget to hold each moment because I’m scared.
But I do have a great life
THANK YOU !
(Ecrits d’Atlanta, février 2002, Genève)
Ces expériences lui donneront le goût de la découverte et elle accumulera divers séjours dans sa courte vie : outre le Canada et l’Argentine mentionnés plus haut, l’Espagne, l’Italie et la France bien sûr, mais aussi Angleterre, Irlande, Ecosse, Etats-Unis, Mexique, Brésil, Chili, Bolivie, Uruguay, Maroc ou encore une immersion de deux mois en Allemagne.
New-York était un lieu qu’elle appréciait particulièrement, ayant eu la chance de s’y être rendue plusieurs fois grâce à la présence d’un couple qui la considérait comme leur arrière petite-fille.
/……/ By myself. In New-York! Such a… feeling ! Like scary… but so freeing and exciting./……/
to walk to Central Park/……/
Freedom and independence. Two wonderful gifts I am really grateful for./……/
/……/and Times Square is just… magic. All those lights and people, you feel so… small. It knocks your breath away. I love being amazed. Beauty reaches through your skin, tingles everything. Like songs… They go inside your skin. Shivers… Isn’t that what love should be?
(Ecrits d’Atlanta, juillet 2002, New-York)
Un de ses péchés mignons: le chocolat…
Schoko-Mousse Party : 24 Eier, 1 kg Schokolade, 2 Flasche Schlagsahne… Lecker !
Schlagsahne : …warum denn habe ich zugenommen ?
(Ecrits d’Atlanta, septembre 2002, Dortmund)
Sentimentale et curieuse, elle s’interroge souvent sur la puissance de ses sentiments amoureux, sur sa propre vie…
I am full of always questioning myself on things I will never be able to answer. Especially trivial things. Hell! This is my life, my youth, and I intend to have fun. I don’t want to bury myself in my sentimental deceptions. They’re not deep enough. So… on to something else, let what will be be, and we’ll see. /……/
I learn so much every day, I’m amazed by things, I’m sometimes wrong, I speak without thinking, I have immature reactions. /……/So, let me grow and teach me, show me, help me discover… but don’t make me be something I’m not sooner than I should be. I’m me. With everything, every role, every trait that it includes.
And I’ll be fine, life is interesting.
(Ecrits d’Atlanta, avril 2003, Genève)
/……/ And I have a great family life, no problems at school, a job, and I like myself. So, really, there’s only one thing to do: smile.
Nothing is ever perfect, so it’s better to stop worrying that it should be. We should strive towards our own perfection, but never demand the perfection of our life situations. And after all, isn’t all this imperfection that makes life interesting? /……/
All I’ve got to do is try to be the best person I can be. /……/
(Ecrits d’Atlanta, septembre 2003, Genève)
Ses voyages et son étonnante facilité scolaire lui permettent d’ajouter encore deux langues à son bagage et d’achever complètement à l’aise en espagnol et en allemand sa maturité du Collège de Genève (collège Madame de Staël, juin 2004).
Elle s’engage alors dans la Faculté de Droit, sans savoir exactement quelle direction elle voulait prendre ensuite. Elle parlait parfois de la diplomatie, mais son aisance argumentaire l’aurait peut-être poussée vers le barreau.
/……/Y es del amor como de la vida, siempre se espera màs y nunca se está satisfecho.
(Ecrits d’Atlanta, septembre 2004, San Pedro de Atacama, Chili)Maybe once you find someone, you don’t care about not being « home ». Travelling 12 monthes is fine if you’re with that person. I know that right now ,
I haven’t found the person to call home, but I have time. Can’t really imagine it though.
(Ecrits d’Atlanta, septembre 2004, Argentine)
/……/ Can love be and then not be?
I think so. Where’s the barrier between love and lust, love and affection, love and friendship, love and idealizing ? Is it a movable and moving limit? Or is love a bit of all these things depending on the moment?
Is love just something artificial, made to give a name to this mix of feelings?
Is it really important?
(Ecrits d’Atlanta, octobre 2004, Brésil)
Elle réussit brillamment cette première année de droit (moyenne générale de 5,67), tout en partant en voyage en septembre-octobre et février, en expérimentant la vie professionnelle par des emplois temporaires et en menant de front une vie sportive (équitation, tennis, ski) et sociale (sorties, relations amicales et amoureuses) bien remplie… !
/……/ I mean, I love my life at home but this, this is just so nice; arriving somewhere, not knowing what’s going to happen, but knowing you’re going to see things you will remember… I wish I were staying longer and traveling on… I can’t wait to see new unbelievable things! It’s going to be hard to stay in place…
/……/on s’est levées à 5h du mat et on a conduit jusqu’au glacier Perito Moreno… On l’a vu avec le lever du soleil, sans aucuns touristes, c’était juste… incroyable. C’est vraiment aussi impressionnant que ce qu’on nous avait dit et aucune photo ne lui fait justice. C’est immense, bleu incroyable et le lago Argentina autour a presque la même couleur que les lagunes boliviennes, à cause du contact de la glace. En plus il fait le monstre bruit, il craque, c’est vraiment vraiment incroyable…/……/
(Ecrits d’Atlanta, février 2005, Calafate, Argentine)
Elle était même présente une semaine à New-York en juin 2005 à l’occasion du mariage d’une cousine, entre divers examens de la série intégrale de première année !
/……/I don’t think there’s anywhere quite like it.
Where else do you have so much to watch? Walking around is dangerous in itself, you’re always bumping into things cause your eyes are never on your feet. /……/
/……/ the only city in the world where the streets look yellow. This place is more than a city, it lives by itself. Being here is a different thing. Everybody knows it but then nobody does. How can you? /……/
Atlanta se sentait à l’aise dans tous les milieux : quels que soient le niveau social rencontré, la langue parlée ou l’ambiance, elle savait se faire accepter et apprécier. Elle avait cette faculté de trouver le ton juste, d’accorder à chacun une écoute qui soit sur la bonne longueur d’onde.
Très attachée à sa famille, elle aimait partager les moments heureux à cinq, tentant dans son emploi du temps surchargé d’être présente lorsque tous l’étaient et suivant d’un œil protecteur l’évolution de ses sœurs Anouk et Shannon.
Elle n’envisageait pas de quitter le nid familial, si ce n’est temporairement pour d’autres voyages de découverte et des projets de mobilité universitaire à l’étranger : elle avait déjà commencé à planifier sa 3ème année bachelor à Berlin et parlait d’effectuer son master ailleurs en Europe ou aux USA.
Dreams and Projects
travel:_ to Argentina
________to Asia (India, China, Tibet, Japan, Korea…)
________to Afrika
own:___ a loft in a loved city (New-York, Philly, Salta, Bs-As,…)
________a big house in the country
work: __ with languages
________interesting
________no routine
________diplomat
life: ____love…
(Ecrits d’Atlanta, probablement 2003)
En septembre 2005, elle part pour un tour d’Espagne avec des amis proches, rejoignant sa soeur Anouk à l’appartement familial de Cullera (Valencia).
Le 19 octobre, juste avant de reprendre la route pour rentrer en Suisse, elle décède lors de leur dernière baignade, dans une mer calme et très peu profonde, dans des conditions totalement inexpliquées et sans aucun antécédent médical. Tous les efforts de la part de ses amis pour la ranimer, amis pourtant qualifiés et proches d’elle au moment fatidique, resteront vains…
On roule vers Cordoue, Salamanca était magique, les paysages deviennent de plus en plus secs, avec des petits villages blancs et des mini châteaux en pierre ocre, 30 degrés sans clim et “Louise Attaque” à fond ! trop beau ! bisous
(Un de ses derniers sms, 1er octobre 2005, Espagne)
Elle perd la vie à Cullera, à l’âge de 19 ans et 9 mois, sur la plage même où, enfant, elle a passé de nombreuses vacances d’été ou de Pâques, le lieu où elle a appris à nager, une plage qu’elle adorait et qu’elle connaissait par cœur…